LA BOITE AUX HISTOIRES des YEUX FERMÉS
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Session du 30/10/2016 sur Halloween deuxième partie

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Message par Asteria Skylar Dim 27 Nov - 18:45

2éme partie : La boîte à outils. Travailler un scenario effrayant, à partir d'un scenario donné.

Vous êtes un rat de bibliothèques, ou vous passez toutes vos après-midis, afin d'emprunter quantités de livres que vous dévorez, jour après jours. Or, chacun des livres que vous tenez en votre possession furent aussi détenus par un autre rat de bibliothèque. Après renseignement auprès de la bibliothécaire, cet autre lecteur n'existerait pas.

Homère, Virgile, Socrate, Ronsart, Diderot, Apollinaire, Tolstoï. Parfois même Tolkien, ou J.K Rowling.
Je connaissais ce refuge plus que par cœur. Fuir la prison de ce monde pour voyager dans milles univers, milles époques et milles histoires passionnantes. Bien plus passionnantes que la mienne.
Je connaissais les départements, les rangées, les meubles et les ouvrages rangés méticuleusement, comme un aveugle connaîtrait sa propre maison.
J'avais pus dévorer quantités de volumes. La philosophie antique de Platon se confrontait ou abondait celle d'Anna Harendt ou bien même de Kant. Hugo, et Baudelaire pleuraient leur sombre époques avec leur éternelles âmes de poètes romantiques, à la manière pathétique mais non sans charme du jeune Octave, dans ses « Confessions d'un enfant du Siècle ». Goethe et Musset, se livraient une bataille acharnée qui visait à briser les émotions des lecteurs, à coup de sentimentalisme imagé, et de soupirs d'âme, tirant de ci de là, quelques larmes au plus sensibles.
J'avais lu aussi les grands auteurs Russes raconter l'époque de la glorieuse Kiev et de Gengis khan. L'Edda avait trouvé un profond echo en moi, tout comme Beowulf. Parfois, dans le soucis de me divertir, je lisais aussi de la fiction. Rien de mieux que Tolkien et tous ceux qu'il avait inspirés ensuite. Je ne m'arrêtait jamais à la peccadille des critiques des autres : pour moi, un bon livre était un livre que je pouvais toucher, aux pages que je pouvais admirer, décrypter, caresser avec respect du bout des doigts. Un livre dans lequel je pouvait plonger le nez pour me gorger à foison de ces odeurs délectables de papier et d'encre.
Le temps n'avait alors emprise sur moi. Les après-midi défilaient, les uns après les autres, laissant tôt ou tard place à la nuit. Les lumières s'allumaient, et j'avais l'impression qu'elles brillaient tout autant devant mes yeux que dans mon esprit. La connaissance, les mots, les paroles, rien de tout cela n'avait d'autre prix, que celui de l'amour que nous étions capable de leur offrir en retour. J'aimais alors marquer tous ces livres de ma paraphe : Rose Amialin.

Semaines après semaines, je me perdais en places, en musiques, et en noms. Il me plaisait parfois simplement d'ouvrir un ouvrage, et de contempler la liste de ceux qui avaient empruntés les livres, comme moi. Férus d'art et d'histoire, j'avais l'impression que les livres que je tenais entre mes mains, avaient autant à offrir dans toute leur intrigue, que dans cette simple liste.
Il m'arrivait ensuite d'imaginer milles chimères à la poursuite des ces personnes, bien réelles, comme si j'étais le personnage, le livre et que ce dernier était à ma place.
Je remarquais les récurrences : Monsieur Zarcovitch était fan de politique et ne lisait que ça, alors que Madame Poljiak préférait les romans à l'eau de rose.
Et puis, il y avait lui, mon double littéraire, qui posait son nom chaque fois devant ou derrière le miens. Ce Monsieur De Lincourt. J'avais été de suite intéressée par cette personne au clivage littéraire tout aussi hétéroclite que le mien. Je parcourais parfois au hasard les divers romans encore inconnus à mon répertoire, pour y trouver son nom, fidèle indicateur de ce qui représentait pour moi, un bon livre.
J'avais fais des recherches, mon imagination me titillant de plus en plus. Je me surprenais parfois à l'imaginer comme le héros de sa propre épopée, alors que je me battrais à ses côtés. Le dernier De Lincourt dont je trouvais une trace, était un certain Charles Louis De Lincourt, bâtard de Louis XIV et mort en 1666, après trois ans d'existence en ce monde. Impossible, donc, que cet enfant ai traversé les siècles, pour lire ce que je lisais, et poser sa plume dans le monde physique des Hommes.
Les années continuaient de filer, son nom, toujours revenait. Je me mis à l'aimer. À Aimer l'inconnu qui signait toujours de son élégante écriture masculine L.De Lincourt, ou bien simplement Lestan DL. Sacré mystère que cet homme.
J'eus le cran, un jour, de demander à la documentaliste qui pouvait bien être cet homme. Je lui assurais que c'était un ancien ami de mon défunt père, et que j'aurais aimer lui parler du bon vieux temps, de leur « entretien ». Je lui parlais de ce Lestan De Lincourt qui manquait à ma vieille mère.
La documentaliste me regarda d'un drôle d'air, les yeux ronds, ses joues rondouillardes s'empourprant d'amusement. Elle me répondit d'un simple geste du doigt, me désignant une rangée que dans laquelle je ne m'aventurais jamais. S'il y avait bien un type de lecture que je rechignais toujours, c'était bien celle d'épouvante.
Du bout du doigt, j’effleurais les couvertures, les titres, les histoires, les vies. Mon regard, enfin, tomba sur ce que je cherchais : « Lestat le Vampire ».
Vexée que la documentaliste se soit jouée ainsi de moi, je l'arrache de l'étagère, le feuillette furieusement les pages, pour finalement me rendre compte qu'il n'y à aucun Lestan, mais bien un Lestat, et que celui-ci n'existe pas. Il me prit la folie de lire ces livres, ces fictions vampiriques qui n'éveillaient d'abord en moi que polie affection pour l'effort syntaxique de l'écrivaine. Puis, je le lis. Mon nom, en lettre noire sur une page blanche.
Rose Amialin, jeune fille amoureuse d'un personnage de roman, elle même persuadée d'exister au contraire de ce dernier, pour ne finalement se rendre compte, que sa seule prison, résidait dans les mots qui la décrivaient.
Fin.
Asteria Skylar

Disclaimer: Les personnages Lestat de Lioncourt/Lestan et Rose appartiennent à Anne Rice.
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