Session du 26/06/2016 sur le thème cap et épée partie 2

Partie 2: Sujet 1 ; Une épée légendaire, arme des plus grands combattants, devient votre possession.

*Vous n'êtes pas un héros sans peur et sans reproches, vous oeuvrez pour l'obscur, cette épée ne vous était donc pas destinée.
*En rébellion, vous incarnez le symbole d'une cause nouvelle et juste. Vous vous dressez contre cotre ancien seigneur.
*La mort est votre seule issue.

Fuir, courir, tant que mes jambes le pouvaient encore. Mon souffle brûlait dans ma cage thoracique, mes membres m'élançaient comme si l'on me les avaient fouettés au sang. Au cœur de la mêlée, je me faufilais entre les guerriers des deux camps, ceux qui se battaient pour le Roi et les autres. Je faisait parti des autres. Bien malgré moi je l'avoue. Mais il était d'usage dans ma famille que filles et mère embrassent la même voie.
Mère était à la tête d'un mouvement révolutionnaire qui décriait l'utilisation abusive du pouvoir par le Roi, et qui désirait reprendre ses titres de noblesse par le feu et le Sang. Je l'avais écoutée former ses plans de batailles, former ses bataillons d'ouvriers et de bourgeois mal aisés. Je l'avais suivie au front, tremblante de peur devant sa fureur et sa haine. Et maintenant je fuyais au beau milieu d'une cacophonie de balle de mousquet sifflantes, de cris d'agonie, de fracas d'épées se heurtant l'une à l'autre. Armée d'une hache, je cherchais un endroit où me cacher, alors qu'un des révolutionnaire chargeait en ma direction.
Par réflexe, j’abattis la lame sur son crâne, une première fois, la lame bien qu'émoussée s'enfonçant dans la chair jusqu'à l'os. L'homme tomba à mes pieds et s'y accrocha, me faisant crier de peur et de rage. Je délogeais l'arme pour l'abattre de nouveau, encore et encore, jusqu’à ce que le dernier frétillement de vie de l'homme ne se fasse. Le sang me couvrit les jupons, les bras et le visage. Pleine d'angoisse, je parvins à m'extraire de son étreinte macabre, pour reprendre ma fuite dans cette folie ambiante. Les heures qui suivirent me virent contrainte de tuer de mes mains tant mes supposés frères d'armes que la garde du Roi. Je continuais ma course folle entre les piliers d'un jardinet, trouvant entre les mains d'une statue, une épée que je trouvais sublime sur l'instant.
Puis je vis le Roi, exactement comme dans mes souvenirs. Comme ce jour où j'étais tombée à ses pieds et qu'il m'avait relevée. Ses yeux transcendant mon âme comme si je n'avais pas été une simple roturière. Et je ma mère, ce Seigneur tyrannique qui menaçait la vie de la seule personne qui eut un jour éprouvé un minimum de bonté à mon égard. J'abandonnais ma hache au tranchant en parti brisé, pour me saisir de l'épée. Un reflet d'or scintilla sur la lame alors que je m'élançais.
Cette lame s'enfonça entre les côtes des assaillants sur mon chemin comme s'il avaient été peau nue. Je parvins finalement aux côtés de ma mère, m'appropriant son dernier souffle de vie comme si elle n'avait été qu'un être sans importance pour moi. Mon sombre seigneur avait tiré sa dernière révérence. Je voulu rejoindre le Roi et sa garde personnelle, mais ceux-ci me prirent pour un ennemi. La balle me transperça, m'arrachant en un hoquet la moitié d'un organe et d'un muscle avec une souffrance qui manqua d'ébranler ma conscience. Je m’effondrais à quelques pas du Roi, l'implorant de partir se mettre à l'abri avec cette épée que je jugeais de sacrée. Il me rejoignit alors qu'une accalmie le lui permettait. Dans un murmure, il me remercia. Dans mon dernier soupir je lui avouais que je l'aimais. Je mourut en emportant son sourire, ma plus grande victoire en ce monde.

Asteria Skylar