Session du 27/11/2016 sur le thème Steampunk

Première partie : Construire un monde à partir des caractéristiques propres à l'univers Steampunk : une époque historique révolue, une réalité historique alternative à la nôtre, et une dominante technolohique anachronique avec la société de l'époque.

Choisir un lieu, une métropole, un des quartiers typiques ou un monument, parfait miroir de ce monde créé. Réaliser un tableau, une description, comme le fleuron de l'univers créé. Ceci n'est pas une péripétie, même si elle peut prendre la forme d'une scène au sein d'une histoire que vous imaginerez plus tard.


L'an de grâce 1499, Venise croule sous le commerce perse, turc et grecque. Elle ne perd pourtant en rien de sa splendeur italienne, les coupoles de la basilique Saint-Marc, récemment rénovées par les maîtres bâtisseurs. Elle avait retrouvée sa magnificence solaire, perdue lors d'un grand incendie qui avait ébranlé la ville quelques mois plus tôt. Bien que décroissante dans l'empire commercial mondial depuis la récente découverte des Amériques, elle perdurait comme matrone des arts. Fra Angelico, Botticelli et bien d'autres peintres de Florence ou de la glorieuse Rome n'avaient rien à lui envier, car des centaines de chérubins joufflu recouvrant en fresques et en icônes, représentaient les volontés du seigneurs.
De Vinci y avait installé son premier atelier entièrement dédié aux recherches scientifiques qu'il exerçait tout d'abord en grand secret, de crainte de se faire sévèrement réprimander par le Grand Conseil et le Pape. Mais les années passant, il lui avait été difficile de cacher ses inventions toutes plus prodigieuses et plus ambitieuses, les unes des autres. Quelques puritains avaient accusés le diable de se cacher derrière ses gondoles volantes ; qui se contentaient d'abord de glisser au dessus de l'eau, pour finalement se pavaner dans les cieux comme un ange en visite dans le monde des hommes. Ou bien encore ses ailes de cuir, d'étain et de fer qui permettait à un homme de s'envoler dans les cieux.
« Démonologiste », « suppot de Satan », « blasphémateur » et bien d'autres qualificatifs l'avaient ébranlé, mais c'était bien lui aussi, qui avait trouvé comment enfermer la flamme du soleil dans l'or qui recouvrait les plus belles enluminures de la Basilique Saint-Marc. Ou qui avait sus utiliser l'énergie de la lune pour enrichir les diverses peintures.
Il avait réussi à développer des charrues plus légères en fibre de carbone aussi résistantes que du diamant. Les courtisans portaient du velours cottelé surfilé de fils lunaires, les courtisanes des robes splendides en poussière d'étoile. Les maisons s'élevaient très haut au dessus des canaux, tandis que certaines de ses inventions filtraient l'eau et en utilisaient la force cinétique qu'elle créait qui s'engrangeait dans des centrales alimentant des foyers enflammés qui illuminaient constamment les rues pavées. Des créatures de métal se nourrissaient des rebuts rejetés par les vénitiens, permettant à l'air de ne se couvrir que de leur pompeux parfum de musc, de civette, ou de jasmin.
Les perses lui avaient achetés des métiers à tissés au charbon, qui leur permettait de filer dix tapis à la semaine, alors qu'il leur fallait autrefois des mois pour en faire un seul. L'empire ottoman commençait à s'en emplir, aussi vite que les apprentis de De Vinci et lui même parvenaient à les monter. Certains matériaux se faisaient rares, et retardaient les échéances, mais la vie à Venise continuait de battre son plein à une vitesse affolante, les bals colorés résonnant de violons en ambre Vénusienne, et de cors en étain qui pouvaient se jouer d'eux même après avoir été exposés au plein soleil, et au talentueux jeux des musiciens quelques jours auparavant.
Asteria Skylar